
Le Brésil détient environ 12 % des réserves d'eau douce de la planète. Avec un littoral de 7 491 kilomètres (4 655 miles), il est le cinquième plus grand pays du monde par sa superficie. Du 10 au 21 novembre, il accueillera la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP30) de 2025 à Belém, capitale et plus grande ville de l'État du Pará, au nord du pays.
Alors que l'ACI et le COPAC publient leurs dernières notes d'orientation sur les Objectifs de développement durable 14 (Vie terrestre) et 15 (Vie aquatique), nous nous sommes entretenus avec Fabiola da Silva Nader Motta, Directrice Générale de l'Organisation des coopératives brésiliennes (OCB), pour discuter de la manière dont les 4 500 coopératives du pays abordent la conservation et la protection de l'environnement et des objectifs de l'OCB pour la COP30.
Pourquoi les ODD 14 et 15 sont-ils importants pour les coopératives au Brésil ?
Principalement grâce à nos coopératives agricoles. Les coopératives jouent un rôle essentiel en aidant les agriculteurs à utiliser de meilleures technologies pour que leur production ait un impact moindre sur l'environnement. Personne ne souhaite davantage respecter et protéger l'environnement que les agriculteurs parce qu’ils veulent que leur production continue pour leurs enfants, leurs petits-enfants et pour le monde entier. Les coopératives sont profondément attachées à la prospérité de l'environnement et de leurs communautés locales. À la COP30 nous devons donc présenter les coopératives comme une solution en démontrant comment nous pouvons déployer les meilleures pratiques de production à grande échelle.
Nous comptons un million d'agriculteurs dans les coopératives brésiliennes et, grâce à leurs organisations, ils accèdent à ces meilleures pratiques grâce à la technologie beaucoup plus rapidement qu'avec d'autres modèles économiques. Nous collaborons avec les gouvernements et les institutions qui souhaitent aider ces agriculteurs à mieux utiliser l'énergie, l'eau et les ressources naturelles, ce qui est essentiel pour les coopératives. Notre contribution à la COP30 est un message pour le gouvernement : nous sommes des solutions et des porteurs de solutions qu'il devrait utiliser.
Comment avez-vous collaboré avec le gouvernement en amont de la COP30 ?
Nous avons participé à de nombreux groupes de travail et mené des recherches auprès des dirigeants de coopératives brésiliennes en échangeant avec eux sur les défis, les besoins et les solutions. Nous avons également rédigé le Manifeste du mouvement coopératif brésilien pour la COP30 qui aborde cinq points principaux : la sécurité alimentaire, la technologie et l’agriculture bas carbone ; la valorisation des communautés et le financement climatique ; la transition énergétique et le développement durable ; la bioéconomie comme moteur de développement ; et l’adaptation et l’atténuation des risques climatiques.
Nous travaillons également activement à l’obtention d’un pavillon lors de l’événement, où nous pourrons présenter toutes les expériences enrichissantes des coopératives, tant au Brésil qu’à l’international.
Certaines de ces histoires sont déjà partagées sur notre nouveau site web – cop30.coop.br – qui rassemble divers exemples de coopératives axées sur la durabilité et la gestion environnementale, offrant ainsi une riche source d’informations sur la manière dont les coopératives peuvent contribuer à l’agenda climatique et au développement durable. Ces études de cas illustrent comment le modèle coopératif peut être un agent important dans la promotion de l’économie verte, offrant des leçons précieuses sur l’engagement communautaire et les actions collaboratives pour un avenir plus durable.
Quel serait, selon vous, le résultat idéal de la COP30 ?
Nous souhaitons que le plus grand nombre possible de personnes visitent nos pavillons, nous fassent connaître et sachent que les coopératives existent et que nous sommes une solution. Nous voulons ensuite que le gouvernement nous mentionne comme faisant partie de celle-ci. Enfin, nous souhaitons proposer des options de financement aux coopératives afin de leur permettre de devenir un modèle encore plus durable ; c’est aussi très important pour nous, surtout lorsqu’on parle de l’Amazonie.
Parce que tout le monde regarde l’Amazonie, tous ses arbres, tous ses fleuves, et on oublie tous les gens qui y vivent. Nous disons toujours qu’un arbre debout doit valoir plus que l’arbre abattu ; nous devons donc faire en sorte que cela se réalise pour eux, et les coopératives sont un excellent moyen d’y parvenir. Mais bien souvent, ils n’obtiennent pas de financement pour leurs activités. Et s’ils n’obtiennent pas de financement, que feront-ils lorsqu’ils auront des familles et des besoins particuliers ? C’est une question qui nous préoccupe vraiment.
Le Sommet social mondial se tient à Doha une semaine avant la COP30. Comment voyez-vous les liens entre ces deux événements ?
Je pense que tout est lié parce que nous devons participer davantage aux discussions mondiales. Si nous n'y participons pas, on ne se souviendra pas de nous. Les coopératives sont une solution aux problèmes environnementaux, sociaux et économiques : nous devons donc participer à ces discussions ; sinon, personne ne saura comment nous pouvons apporter notre contribution et nous ne serons pas considérés comme faisant partie de la solution. Nous devons donc être présents. Nous devons montrer ce que nous pouvons faire et obtenir le soutien nécessaire pour accroître notre impact. C'est très important. Sinon, nous serons toujours un cas par-ci, un cas par-là. Nous devons évoluer, et les gouvernements et les organisations internationales nous aident grandement à accroître notre impact.
Au Brésil, nous développons notre activité en créant des réseaux. Parfois, les coopératives ne sont pas très douées en matière de coopération : nous essayons donc de surmonter ce problème grâce à l'OCB qui représente l'ensemble de nos 4 500 coopératives au Brésil. Nous organisons des séances de planification, des événements et des sites web proposant de nombreuses solutions. Nous créons ainsi un réseau, avec une représentation de l'OCB dans chacun des 27 États brésiliens. L'année dernière, nous avons organisé un événement avec 3 000 dirigeants de ces coopératives pour discuter de notre avenir.
Consultez le Manifeste du mouvement coopératif brésilien pour la COP30 ici (en anglais